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Portraits de l’action communautaire

L’action communautaire autonome (ACA) est un outil de justice sociale puissant, et ce, grâce à plusieurs de ses caractéristiques clés. 

 

Un rôle de transformation sociale

Prenons l’exemple des maisons des jeunes : « La mission des maisons est de tenir un lieu de rencontre animé, et d’amener les jeunes entre 12 et 17 ans au statut de citoyen(ne)s critiques, actif(ive)s et responsables », comme le souligne le Regroupement des maisons des jeunes du Québec.
Les deux maisons des jeunes œuvrant au Kamouraska (le Carrefour des jeunes à La Pocatière et Quartier-Jeunesse à Saint-Pascal) le confirment : développer l’autonomie et le sens des responsabilités est central dans leur approche. Les jeunes doivent participer et s’impliquer pour pouvoir s’inscrire aux activités qui y sont offertes. Ils ont également l’occasion de se rendre au rassemblement annuel du Regroupement des maisons des jeunes du Québec, et de participer aux prises de décisions.
Du côté des intervenant(e)s, on constate que ces implications inculquent aux jeunes la valeur du travail, leur montrent l’impact de leurs décisions et de leurs gestes, leur permettent de comprendre leurs responsabilités en plus de leurs droits. Une fois adultes, plusieurs le disent : leur passage à la maison des jeunes leur a appris à comprendre et à respecter les processus démocratiques, à s’exprimer et à oser prendre la parole.

Rassemblement des maisons des jeunes du Bas-Saint-Laurent

Une approche de participation citoyenne

Les approches d’éducation populaire et de participation citoyenne font partie de l’ADN d’ABC des Portages, un organisme travaillant en alphabétisation dans les MRC de Kamouraska, de Rivière-du-Loup et de Témiscouata.

Bien au-delà de la règle de grammaire, les apprentissages s’ancrent dans ce qui préoccupe les participant(e)s. Les activités proposées au sein des groupes d’apprentissage abordent des aspects et des enjeux de leur vie quotidienne : comprendre une prescription du médecin, participer aux prochaines élections, déconstruire les préjugés visant les personnes peu alphabétisées et en situation de pauvreté. La campagne de mobilisation Traversons l’écran, menée par le Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec, en est aussi un bon exemple.

Ainsi, la démarche d’alphabétisation amène les participant(e)s, tout autant que les formateurs et formatrices, à se questionner sur le monde qui les entoure et à prendre conscience d’enjeux sociétaux. Et comme les enjeux de littératie amènent de l’exclusion sociale, le modèle de l’éducation populaire aborde aussi l’estime de soi, l’autonomie, la fierté et la dignité des participant(e)s, en plus de l’acquisition des compétences en lecture et en écriture. Au sein d’ABC des Portages, toutes et tous peuvent enfin sentir que leur voix compte.

Des organismes autonomes 

Qu’est-ce que l’autonomie représente pour l’équipe de l’Association pour la défense des droits sociaux (ADDS) du Kamouraska? « Ça se passe au niveau décisionnel : c’est pouvoir décider, avec nos membres, les orientations de l’organisme, les luttes auxquelles on prend part, ce sur quoi on veut se mobiliser », explique Christian Dubé, coordonnateur de l’organisme. « Par exemple, en ce moment, la priorité est la réforme de la Loi sur l’aide sociale, déposée par la ministre Chantal Rouleau le mois dernier. »

Comme tout organisme de défense des droits, les actions de l’ADDS se déclinent en quatre volets d’activités — éducation populaire, mobilisation, représentation, action politique non partisane —, tous modulables en fonction des besoins des personnes desservies.

En plus de l’accompagnement des personnes assistées sociales, l’offre de services de l’ADDS comprend des ateliers d’éducation populaire élaborés à partir des besoins et des intérêts des personnes prestataires de l’aide sociale. Autre manifestation de l’autonomie de l’ADDS : de nouvelles activités peuvent être développées à partir des demandes et des besoins des personnes qui fréquentent l’organisme. Le rôle de l’ADDS est notamment de redonner du pouvoir aux prestataires de l’aide sociale face à leur situation, et de les encourager dans la mobilisation — personnelle et sociale.

Mobilisation devant l’Assemblée nationale

Une offre de services alternatifs

Depuis plus de trente ans, le centre de thérapie en dépendances La Montée a développé une offre de services qui se distingue, et qui complète celle des CISSS et CIUSSS. En tant qu’organisme communautaire autonome, La Montée bénéficie d’une certaine souplesse et d’une capacité d’adaptation qui permet de prendre les personnes là où elles sont. C’est tout un avantage dans ce domaine d’intervention : en matière de consommation de substances, quand les gens demandent de l’aide, c’est ici et maintenant; on doit agir rapidement.

Les participant(e)s aux thérapies viennent de toutes les régions du Québec. Ils choisissent La Montée pour son approche alternative : groupe mixte de six personnes, suivi spécifique et personnalisé, vision large des besoins des personnes et des manières d’y répondre. Les participant(e)s s’y sentent humanisé(e)s, accueilli(e)s et écouté(e)s. On prend la personne là où elle est, on l’accompagne vers où elle veut aller, on l’encourage à s’affirmer, à développer son esprit critique, à réfléchir à propos de sa consommation. 

En plus des interventions faites à l’interne (au centre de thérapie), La Montée mène aussi des activités de prévention des dépendances dans différents milieux (scolaire, communautaire, milieu de travail, milieu festif) en utilisant l’approche de réduction des méfaits.

Vue depuis le centre de thérapie La Montée